Sylvie Terf
Ce jeudi 13 janvier, une grève historique des enseignants a lieu, afin de montrer leur désaccord face au protocole sanitaire dans les écoles. Une situation difficile à gérer pour les parents.
Une grève primordiale selon les enseignants
Le premier syndicat des instituteurs, le Snuipp-FSU, a annoncé que 75 % des enseignants seraient grévistes, et la moitié des écoles fermées ce jeudi. Cette grève arrive dans le cadre d’une mobilisation nationale contre les mesures sanitaires mises en œuvre dans les établissements scolaires, contre le virus du Covid-19.
Un enseignement impossible dans ces conditions
Une grève massive est donc prévue ce jeudi. De nombreux syndicats ont appelé les enseignants à faire grève, face à des mesures sanitaires jugées “insuffisantes” et “inutiles”.
Le site de la mairie de Bordeaux prévoit un mouvement très suivi, avec une vingtaine d’écoles fermées. Une manifestation est prévue dans la ville, dont le départ se fera à midi Place de la Victoire.
Le Snuipp-FSU explique que “dans les conditions actuelles, les élèves ne peuvent pas apprendre correctement, leur nombre étant très fluctuant et l’enseignement hybride entre présentiel et distanciel impossible à mettre en œuvre. Le non-remplacement des enseignants et enseignantes malades devient intenable”.
Plus de 10 000 classes sont fermées en France à cause du Covid.
Un instituteur témoigne :
Je ne suis pas en grève contre le virus ou contre le protocole sanitaire. Je suis en grève contre l'incapacité de Blanquer a produire un protocole sanitaire protégeant élèves et personnels. Je suis en grève contre la destruction de l'école, du savoir et des élèves.
— Denis Colombi (@Uneheuredepeine) January 13, 2022
Un protocole sanitaire qui ne plaît pas
Le protocole sanitaire a déjà évolué 3 fois depuis la rentrée le 3 janvier 2022. Si certains désiraient que les écoles restent fermées une semaine de plus, le gouvernement français a fait le choix de “tester et vacciner”, plutôt que de “fermer”. La vaccination est ouverte aux 5-11 ans. À ce jour, le protocole dans les écoles consiste en trois autotests à faire par l’élève à J+0, J+2 et J+4 après qu’un cas contact a été déclaré dans sa classe. De plus, si un cas contact est observé dans la journée, les parents devront attendre le soir pour venir chercher leur enfant.
Le Snuipp-FSU dénonce :
Non seulement le protocole actuel ne protège pas les élèves, les personnels et leurs familles mais de plus il désorganise complètement l’école. Ainsi, contrairement aux affirmations gouvernementales répétées, ce n’est pas l’école qui est ouverte mais une forme de garderie.
Les parents en peine face à la grève
Qu’ils soutiennent la grève ou non, les parents se disent dans l’embarras face à cette situation. Dans de nombreuses villes en France, et c’est le cas à Bordeaux, ce jeudi est une journée difficile. Grand nombre d’entre eux travaille, et il leur est impossible de faire garder leurs enfants, ou de rester en télétravail. C’est par exemple ce qu’explique Julien : “C’est ma femme qui va poser une journée de congés demain pour le garder à la maison. C’est énervant, elle se retrouve avec une journée de vacances en moins pour cette grève.”
La Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE), a demandé aux parents de ne pas envoyer leurs enfants à l’école le jeudi 13 janvier. La ville de Bordeaux a tout de même organisé un accueil minimum pour les enfants dans des écoles et garderies afin de soulager les parents qui ne peuvent faire autrement.