Marseille : Règlement de comptes

Marseille : Règlement de comptes

L’histoire remonte à 2018, le 23 août précisément. Le trafiquant marseillais de 28 ans Samir Djellal entre dans un bâtiment du 3e arrondissement de la ville, et en ressort sans pouvoir tenir à peine debout. Le trafiquant s’était pris une balle dans le thorax et s’effondre peu à peu en sortant de l’immeuble.

Le contexte

Une affaire complexe

Deux personnes sont accusées du meurtre du membre de “la bande des carmes”. D’un côté, Fahad-Ali, 23 ans. De l’autre côté, Adnane Mroimana, 21 ans. Une cour d’assises à Aix-en-Provence se réunit. Fahad-Ali ne nie pas avoir tiré sur son ennemi, mais considère avoir commis un acte de légitime défense. Le jeune bandit déclare même que Samir Djellal a tenté de tirer le premier, mais que son arme était enrayée.

Les deux accusés, placés en détention préventive, auront la réponse de la cour d’assises le jeudi 13 janvier. Adnane Mroimana, le second accusé, est retenu comme complice. Le manque d’éléments matériels ne facilitera pas le travail des jurés.

Le tribunal a fait de sa priorité de savoir si Samir Djellal était armé le 23 août 2018. Les accusés l’affirment, ils ont été menacés en premier. Vue comme un règlement de compte pour un territoire de trafic de stupéfiants, l’affaire pourrait s’avérer plus complexe. L’inspecteur chargé du dossier n’est pas convaincu que ces jeunes aient simplement réglé leurs comptes.

Ils n’avaient pas les épaules pour prétendre à gérer un point stup

Des témoignages brouillons

Aucun impact de balle ou de douille n’a été retrouvé après la scène. Quelques témoins ont bien entendu trois détonations. Lors d’une fouille approfondie du bâtiment, une arme à feu a été retrouvée, mais ne correspond pas à celle utilisée contre Samir Djellal. Pas d’arme sur le corps de Djellal non plus, malgré le témoignage des deux accusés.

L’arme ayant servi à tirer dans la poitrine du trafiquant connu de la Police Judiciaire appartenait à Adnane Mroimana, qui s’est montré trop hésitant. Son coéquipier lui a alors pris l’arme des mains. En voyant Fahad prendre l’arme, Samir aurait tenté de tirer, en vain, avant de se prendre une balle quelques secondes plus tard.

Une hypothèse effrayante mais plausible

Un élément suspect

Peu de temps après le meurtre, une discussion téléphonique fut interceptée par la police. Cette communication, provenant d’un lieu proche de la scène de crime. La discussion évoque un “ter-ter à 2 000 dollars”. Cette somme paraît miséreuse aux vues de ce que rapporte un point stup en moyenne. Une hypothèse se crée sur les intentions des rivaux.

C’était l’apocalypse

Une simple embrouille ?

Une hypothèse probable ressort de l’histoire. Les jurés se demandent si cette altercation était une simple embrouille entre deux jeunes au sang chaud et un délinquant plus expérimenté. Tout porte à croire que les intentions des trois étaient différentes de ce qui a été annoncé. Samir Djellal venait du même quartier que les deux accusés, a-t-il voulu les mettre en garde ou exercer un simple coup de pression ? Les jurés vont devoir délibérer en l’espace de trois jours seulement, un défi qui s’avère plus compliqué que prévu.