Prix de la baguette bloquée à 29 centimes chez Leclerc : la colère des boulangers

Prix de la baguette bloquée à 29 centimes chez Leclerc : la colère des boulangers

Leclerc a annoncé jeudi que l’enseigne bloquerait le prix de la baguette de pain à 29 centimes, pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs. Une annonce qui passe mal auprès des boulangers et agriculteurs.

Une baguette à 29 centimes

La chaîne de grande distribution Leclerc a annoncé bloquer le prix de la baguette de pain à 29 centimes dans ses supermarchés pour au moins quatre mois, afin de protéger le pouvoir d’achat de ses clients lors de l’inflation. Mais cette déclaration n’a pas du tout plu à de nombreux boulangers et agriculteurs. En colère, ils dénoncent un prix “irréaliste”, qui les fait passer pour “des voleurs”.

Une hausse des matières premières

Si Leclerc a diminué le tarif de sa baguette, les prix des matières premières ont pourtant connu d’importantes augmentations. Le prix du blé a augmenté de près de 36% en un an, l’énergie de 15% et les emballages de 20%. Les boulangers se voient donc contraints d’augmenter le prix de leur baguette. Sauf que la grande distribution, qui ne vit pas de la vente de son pain et des produits de boulangerie en général, ne cherche pas à faire de la marge. Au contraire, elle perdrait même de l’argent à vendre sa baguette si peu chère.

L’achat en gros : la stratégie pour un pain moins cher

La chaîne Leclerc peut se permettre un tel tarif pour deux raisons. Effectivement, comme mentionné précédemment, les supermarchés ne comptent pas sur la vente des produits de boulangerie pour faire du chiffre.

Mais la stratégie principale reste l’achat de masse, ou l’achat en gros. C’est en achetant de gros volumes que la grande distribution peut s’autoriser à diminuer au maximum le tarif de sa baguette. Les matières premières sont donc acquises moins chères en achetant des gros volumes, la masse salariale des employés est réduite, les coûts de la cuisson, de l’électricité et des loyers sont fixes… Des avantages que ne peuvent pas se permettre les petites boulangeries de quartier.

Des agriculteurs et des boulangers remontés

« C’est un coup politique et démagogique », a accusé Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, ce jeudi. Le gérant de Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a cependant répliqué que le prix de la baguette chez Leclerc était en moyenne entre 24 et 32 centimes, et qu’il n’avait pas annoncé “une baisse de prix mais un blocage du prix”. Il a d’ailleurs rappelé que c’était également le cas de grand nombre d’enseignes en France, et depuis longtemps.

Le patron de la Confédération de la boulangerie Dominique Anract, également remonté contre le géant des supermarchés, a déclaré :

« Avec la hausse du prix des matières premières, il faut augmenter le prix de la baguette dont le prix est invisible pour la plupart des Français. Leclerc ne calcule pas le prix de revient de la baguette car il n’en vit pas, nous si. » 

Ce n’est donc pas la première fois que des supermarchés vendent leur baguette à un prix très concurrentiel. De plus, 55% des baguettes vendues le sont aujourd’hui par de “vraies” boulangeries.