Deux lycéens géorgiens à la rue après les cours à Rennes

Deux lycéens géorgiens à la rue après les cours à Rennes

Deux lycéens géorgiens à la rue après les cours à Rennes

Deux frères lycéens d’origine géorgienne en situation régulière et leur mère n’ont pas eu d’hébergement stable depuis 2018. Une situation que leurs professeurs déplorent.

Une arrivée en France difficile

Depuis leur arrivée sur le sol français il y a presque 4 ans, la famille originaire de Géorgie a connu des moments pénibles.

Une famille en difficulté évidente

L’aîné, Rezi, aujourd’hui âgé de 18 ans, fréquente le lycée Victor-et-Hélène-Basch, tandis que son petit frère est au lycée Charles-Tillon. Les deux jeunes garçons n’ont pas la chance d’étudier correctement. Si la semaine, ils peuvent dormir dans les internats de leurs lycées, ces derniers sont fermés pendant les week-ends et les vacances. Cette situation les met évidemment dans un grand inconfort, mais les plonge aussi dans une insécurité constante. Ils ont également avoué parfois dormir dans une voiture, en ayant cours le lendemain matin.

Les premiers mois après leur arrivée ont été difficiles. Ils ont ensuite trouvé une solution auprès du 115, qui n’était que temporaire. Depuis, il leur est impossible de trouver un logement et le droit d’asile ne leur est pas accordé.

La mobilisation des professeurs rennais

Si les deux frères ne sont pas enclins à se plaindre, leurs professeurs observent tout de même que cette position les marque.
Des enseignants du lycée Victor-et-Hélène-Basch ont décidé de se mobiliser et se sont démenés pour offrir une situation meilleure à Rezi et les siens, quitte à les “mettre à l’abri au sein du lycée”. Ils ont notamment organisé un rassemblement et sollicité la préfecture de Bretagne. L’un d’eux raconte : “Après plusieurs mois de lutte et aucune réponse de la part des autorités, on a menacé d’occuper le lycée pour faire entendre notre voix. Le soir même, on a obtenu un logement d’urgence, c’était inespéré.”

Mais la petite famille s’est malheureusement à nouveau retrouvée à la rue début janvier 2022. Plusieurs professeurs leur ont proposé de les héberger, mais la famille, par pudeur ou pour ne pas être dépendante, préfère se débrouiller, quitte à faire taire la terrible réalité.

Un refus compliqué à digérer

Depuis plus de 3 ans, les deux Géorgiens et leur mère n’ont ni logement stable ni droit d’asile. Rezi explique que sa famille et lui avaient fait le choix de quitter leur pays, où règne une importante instabilité politique. La France était pour eux un moyen de se construire un plus bel avenir. Le jeune homme explique avoir le rêve d’un jour devenir avocat. Cependant, l’État français ne leur a toujours pas accordé le droit d’asile tant espéré.

Les garçons se sentent pourtant bien à Rennes. Rezi raconte d’ailleurs :

Je passe beaucoup de temps auprès de ma famille mais j’ai intégré l’équipe de rugby de Rennes où je vais à plusieurs entraînements. En Géorgie, le football et le rugby sont deux sports importants.

S’ils pensaient finir par retourner en Géorgie, ils préfèrent rester loin de l’insécurité et de l’instabilité politique de leur pays d’origine. Ils espèrent pouvoir rester en France coûte que coûte, un pays où ils se sentent bien et où ils voient leur avenir se dessiner. À condition de pouvoir obtenir un peu d’aide de la part de l’État