Après plus de dix ans de baisse d’un taux de natalité en France, l’année 2021 a connu un pic dans deux régions : la Bretagne et les Pays-de-la-Loire. Un signe potentiellement positif pour l’avenir… Mais à quoi est-il dû et comment l’expliquer ?
Un signe positif pour l’avenir ?
L’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) a annoncé que le taux de natalité avait connu une importante hausse en 2021 dans les régions de Bretagne et des Pays-de-la-Loire, et ce dans des proportions bien plus fortes qu’ailleurs en France.
Un rebond des naissances
En effet, si le nombre de naissances a très légèrement augmenté en France en 2021, d’environ 0,2 %, la croissance a été supérieure à 3% dans ces deux régions. Un rebond bien plus important. L’île de la Réunion présente également une dynamique similaire.
Selon les estimations statistiques, depuis mars 2021, les naissances augmentent pour se maintenir les mois suivants à un niveau bien supérieur aux années précédentes en Bretagne et en Pays-de-la-Loire.
Expliquer ce phénomène
Lors du premier confinement, en mars 2020, les naissances ont baissé de 10 %, un chiffre qui a pu être observé tout début 2021. La faute sans aucun doute à un confinement qui a effrayé les parents à procréer dans une situation si incertaine, et à sûrement “reporter de plusieurs mois leurs projets de parentalité” comme l’explique l’Insee.
Cependant, il est difficile de déterminer une raison pour laquelle un pic des naissances est apparu. Serait-ce un élan de positivité envers l’avenir, le désir de donner du sens à sa vie en cette période compliquée, la compensation d’un ennui provoqué par un manque de sorties ou par le télétravail ? Dur à dire pour l’instant. Selon l’Insee, il serait “hasardeux” de donner une explication à ce phénomène si tôt.
Les courbes de la natalité et de la mortalité en France #AFP #AFPgraphics pic.twitter.com/hl8XsPSbmK
— Agence France-Presse (@afpfr) January 18, 2022
Surveiller 2022
Les experts ne se précipitent donc pas : impossible de parler de “mini baby-boom” pour le moment. Nathalie Cloarec, directrice adjointe de l’Insee Pays-de-la-Loire, explique :
Les parents ont fait plus d’enfants pendant cette période Covid et c’est beaucoup plus notable qu’ailleurs en France. Mais est-ce qu’il s’agit réellement d’un changement de comportement ? Est-ce que ce sont des projets qui avaient été retardés ou, au contraire, des projets qui ont été avancés ? Il nous faudra étudier 2022 pour se prononcer.
Et dans le reste du monde ?
La pandémie n’a pas seulement fait flamber le nombre de décès dans le monde, elle a aussi provoqué une bien plus faible natalité, notamment dans les pays développés.
Cette baisse des natalités s’explique sûrement par un avenir incertain, notamment du côté économique et les craintes provoquées par la crise sanitaire ont décalé le désir d’avoir à un enfant à plus tard. Les premiers confinements de 2020 ont provoqué un creux dans les courbes des naissances dès novembre, neuf fois plus tard.
Selon une étude, il y aurait donc eu un effet “baby flop” en 2020, suivi d’un “baby crash” en 2021 en Europe, dans l’est de l’Asie et aux Etats-Unis. Difficile à dire pour le moment, l’avenir nous le dira…