Toulouse : Elle fait de vos cheveux des vêtements

Toulouse : Elle fait de vos cheveux des vêtements

Camille Routélous est une artiste très impliquée dans la mode durable, et elle a réussi à constituer un fil à partir de laine et de cheveux. Toute la matière coupée chez un coiffeur est destinée à se faire incinérer. Cette méthode de tricot permet donc une avancée remarquable sur le recyclage des cheveux, une matière naturelle encore trop peu exploitée.

Du tricot encore jamais vu

L’idée de Camille semblait absurde, mais s’est révélée très prometteuse pour l’avenir.

Un projet ambitieux

Arrêtez de jeter vos cheveux à la poubelle, pensez plutôt à les garder pour en faire du prêt-à-porter. Camille Routélous, formée aux Beaux-Arts de Toulouse, est l’inventrice d’un tout nouveau fil de tricot. Elle utilise les cheveux coupés par des professionnels pour sa base de tricot, du jamais vu.

3 000 à 4 000 tonnes de cheveux sont incinérées chaque année, un triste sort pour une matière trop peu étudiée par les scientifiques. Pour remédier à ce gâchis, Camille s’est décidée à utiliser ces cheveux destinés à disparaître, en les utilisant pour confectionner son fil de tricot.

Après de longues d’études sur le sujet, Camille s’est lancée dans son projet. Les cheveux sont majoritairement utilisés pour la création de perruques. Il était temps pour le cheveu de devenir un incontournable du recyclage.

Une solution environnementale

Une solution qui contre astucieusement le pouvoir d’achat sur des vêtements importés de pays lointains et composés de matières plus que douteuses et polluantes.

À la fin de mes études, j’ai eu envie de développer un textile, de faire évoluer le regard sur cette matière naturelle, considérée comme un déchet, souvent incinérée. Cela m’a aussi permis de renouer avec mes racines

Un savoir-faire local

Le concept n’a pas été irréfléchi, et la démarche est bien plus écologique et responsable que prévu.

Une démarche complexe

Cela fait bientôt 2 ans que Camille s’intéresse à la conception d’un fil aux composants à première vue incohérents. Des ingénieurs et l’association régionale d’écoconstruction l’ont aidée dans sa quête pour qu’elle puisse concevoir son projet. L’idée première était de créer des fils composés à 100% de cheveux, mais la résistance était trop faible pour pouvoir conserver cette volonté.

Pour un fil plus solide, la jeune femme a associé les cheveux à de la laine, un mélange qui répondra aux besoins de la première idée. Camille fait appel à 70 salons de coiffure pour récupérer les cheveux coupés des coiffeurs. Toute la démarche de la jeune et ambitieuse entrepreneuse se fait de manière locale, dans un rayon de 80 kilomètres maximum.

L’un des enjeux était aussi pour moi de valoriser le savoir-faire local, d’accompagner et d’être accompagné par l’écosystème qui existe autour du textile

Des créations originales

Les premiers bonnets et ponchos ont été distribués fin 2021. Le concept créatif ne cesse de se développer, en partenariat avec un incubateur, mais reste sur les mêmes valeurs de proximité, de savoir-faire et de qualité.

Ce sera peut-être dans le vêtement, peut-être dans l’habitat. L’objectif est de continuer à sensibiliser et à faire évoluer le regard sur le cheveu, qu’on arrête aussi de jeter