Féminicide à Douai : Gérald Darmanin saisi l’IGPN

Féminicide à Douai : Gérald Darmanin saisi l’IGPN

Aurélie Langevin est décédée sous les coups de son compagnon en mai 2021 à Douai, près de Lille. Le ministre de l’Intérieur a annoncé ce jour saisir l’Inspection générale de la police nationale concernant sa mort.

Un meurtre qui aurait pu être évité

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a saisi l’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale ou pour ainsi dire la police des polices, au sujet de la mort d’Aurélie Langevin.

Les faits

Aurélie Langevin, jeune femme de 33 ans a été tuée par son compagnon Karim. Retrouvée morte, le corps couvert d’ecchymoses dans le domicile de Douai de son concubin, elle souffrait également d’un grave traumatisme crânien, probablement dû à une arme contondante.

Suite au décès d’Aurélie, l’homme a été mis en examen pour “homicide volontaire”.

Des défaillances au sein de la police

Seulement, la jeune femme avait porté plainte environ trois semaines avant sa mort. Elle avait alors témoigné des blessures que son compagnon lui infligeait. Ce n’était pas la première fois qu’Aurélie portait plainte envers l’homme. Elle avait déjà alerté les autorités en novembre 2018 en portant plainte une première fois, puis une autre en octobre 2019 pour menaces de mort. Elle a ensuite posé une main courante en avril 2020 alors que son compagnon l’avait rouée de coups devant des témoins. Une fois de plus, elle avait donc porté plainte ce 5 mai 2021, seulement 25 jours avant son décès.

L’homme avait pourtant déjà été condamné à de nombreuses reprises pour vols, menaces et violences. S’il avait déjà été accusé de violences conjugales, le tribunal de Douai l’avait relaxé.

Une réaction du gouvernement qui était très attendue

Près de 9 mois après le meurtre d’Aurélie Langevin, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé avoir saisi l’IGPN. Il déclarait au micro de France Inter :

S’il y a eu des manquements de la police nationale, il y aura des sanctions.

Le ministre avait été sollicité par la famille de la victime. C’est également le cas du Garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti, qui devrait alors avoir recours à la mission d’inspection de la justice pour sa part. Le ministre de l’Intérieur expliquait ensuite : “Évidemment la question de la poursuite de policiers ou de gendarmes est pénale et [demande] un travail de communauté entre l’Intérieur et la justice.”

L’avocat d’Aurélie, Me Damien Legrand a évoqué une satisfaction pour la famille de la victime qu’un ministre se penche sur le dossier. Il explique ensuite :

Quelques heures avant son décès, les policiers sont sur les lieux, constatent qu’elle est victime de violence et au lieu d’intervenir ils la laissent en présence de celui qui est en train de l’agresser. […] Il y a eu de nombreux dysfonctionnements dans cette affaire, les policiers ont préféré fermer la porte et laisser cette femme à son triste sort.

Il a ensuite précisé qu’il n’était pas impossible qu’à “la lecture des conclusions de l’IGPN”, la mère et le frère d’Aurélie puissent “déposer une plainte pour non-assistance à personne en danger”.