L’Assemblée nationale veut diminuer les doses maximales des additifs nitrés dans la charcuterie

L’Assemblée nationale veut diminuer les doses maximales des additifs nitrés dans la charcuterie

Un texte a été voté ce jeudi 3 février par l’Assemblée nationale, dans le but de réduire les doses maximales autorisées des additifs nitrés dans la charcuterie, un composant dangereux pour la santé. Le texte doit désormais passer au Sénat.

Une proposition de loi

C’est le député MDDA du Loiret Richard Ramos qui est à l’origine de cette proposition de loi. Pour lui, ce vote est historique.

Un principe de “trajectoire de baisse”

L’Assemblée nationale a voté ce jeudi un principe de “trajectoire de baisse” des doses autorisées des composants nitrés dans la charcuterie. Si initialement, le but était d’interdire totalement ces conservateurs d’ici à 2025, le sujet était très controversé. Ainsi, pour le moment, le texte a pour but de réduire progressivement l’utilisation des additifs nitrés dans les produits. Le ministre de l’Agriculture veut avancer avec “méthode”.

Un décret fixera, après l’avis de l’agence sanitaire Anses, “une trajectoire de baisse de la dose maximale d’additifs nitrés au regard des risques avérés pour la santé humaine”. Un calendrier et une liste d’interdiction de la commercialisation des produits contenant des additifs pourraient également être fixés.

Le texte a été adopté à 93 voix pour, 1 contre et 1 abstention. Il doit dorénavant être examiné par le Sénat. Cependant, en raison d’un calendrier parlementaire très chargé, il est peu probable que cela soit réalisé avant la fin du quinquennat en avril.

Un texte important

Pour l’auteur de cette proposition de loi, Richard Ramos, ce texte était majeur. Le député s’est félicité d’un “vote historique”. Il explique :

Ce texte humaniste [constitue] une réponse concrète à la malbouffe, qui touche surtout les plus pauvres.

Marc Fresneau, le ministre des Relations avec le Parlement, a apporté son soutien au nom du gouvernement à ce texte, en précisant tout de même qu’il y avait un “risque d’une alimentation à deux vitesses”, avec un développement d’une gamme de produits sans nitrites plus chère.

Quel est le problème des composants nitrés ?

Les nitrites autorisent plusieurs utilisations. Néanmoins, ils présentent de graves conséquences sur la santé.

Une utilisation qui change dans le temps

Historiquement, les charcutiers se servaient des additifs nitrés, pour être en mesure de conserver les produits plus longtemps, mais également dans le but de prévenir du développement de bactéries pathogènes. Celles-ci servaient notamment contre le botulisme, une pathologie neurologique grave, oubliée de nos jours, grâce aux progrès sanitaires de l’agroalimentaire moderne.

Actuellement, les composants nitrés permettent d’une part, de colorer le jambon, naturellement gris, en une couleur rose qui apporte moins de méfiance. Mais en plus, ils permettent d’utiliser une viande de moins bonne qualité, évidemment moins chère. Un rapport parlementaire de 2021 explique que cela permet surtout de gagner du temps dans les procédés de séchage.

Un danger pour la santé

Le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé dévoilait en 2015 que la viande transformée était classée comme cancérogène de catégorie 1, et c’est particulièrement le cas de la charcuterie qui favorise les cancers colorectaux.

De plus, les nitrites ingérés sont quant à eux cancérogènes probables, de catégorie 2A.