Procès du 13-Novembre : les révélations de Salah Abdeslam

Procès du 13-Novembre : les révélations de Salah Abdeslam

Ce mercredi 9 février, Salah Abdeslam, seul membre du commando de l’attentat du 13 novembre 2015, est passé à la barre. Il a fait plusieurs révélations paradoxales.

L’accusé dit n’avoir causé “aucune blessure”

Salah Abdeslam est soupçonné d’avoir conduit les trois terroristes kamikazes du Stade de France, mais également d’avoir tiré sur des terrasses parisiennes des 10ᵉ et 11ᵉ arrondissements. Lors du procès, il a dit avoir renoncé à se faire exploser.

Seul membre encore en vie du commando

Abdeslam faisait partie du commando du soir du 13 novembre 2015, lors de l’attentat qui a causé la mort de 130 personnes à Saint-Denis et Paris. S’il est le seul membre encore en vie, il a avoué à demi-mot avoir renoncé à faire exploser sa ceinture explosive ce soir-là. 

À la barre, il a déclaré : “Je tenais à dire que je n’ai tué et blessé personne, pas même une égratignure. Dans les affaires de terrorisme, les peines prononcées sont extrêmement sévères à l’égard de personnes qui n’ont ni tué ni blessé. Je comprends que la justice veuille faire des exemples. Mais, à l’avenir, si un individu se retrouve dans un métro avec une valise d’explosifs et qu’au dernier moment il veut faire marche arrière, il se dira qu’on ne lui pardonnera pas, qu’on va l’enfermer et l’humilier comme moi aujourd’hui.”

Il continue ensuite, expliquant qu’en prison à l’isolement quotidiennement :

On se demande si on n’aurait pas dû enclencher [son explosif], on se dit qu’on aurait dû aller jusqu’au bout […]. Le combat de l’EI est légitime, je suis pour la charia, mais pourquoi ça ferait de moi quelqu’un de dangereux ? Si on me libère demain, je ne suis pas un danger pour la société.

Une ceinture avait été retrouvée

Le 23 novembre 2015, soit 10 jours après les attentats, une ceinture d’explosifs avait été retrouvée dans une poubelle de la banlieue parisienne, à Montrouge.

Les investigateurs avaient à l’époque fait un lien avec Salah Abdeslam, mais son ADN n’y avait pas été retrouvé. L’homme, qui avait été localisé le soir des attentats à Châtillon, n’a pour autant pas été écarté de tous les soupçons.

Un procès hors norme

Des conditions atypiques ont été réunies pour accueillir le procès hors du commun de l’attentat le plus meurtrier de Paris. Une grande organisation a été déployée. Une salle d’audience a été construite pour l’occasion dans l’ancien Palais de Justice de Paris. Au sol, les plaques en fer forgé menant aux canalisations ont été scellées. Douze portiques de sécurité avec tapis roulant à rayons X accueillent toutes les personnes qui assistent à cette audience sous haute sécurité. La salle peut contenir 550 personnes. Le procès doit durer 9 mois, et a commencé le 8 septembre 2021.

Salah Abdeslam, était donc seul le seul membre du commando sur le banc des accusés, étant le seul vivant. Lors du premier jour du procès, il s’est présenté comme un “combattant de l’État islamique. 19 autres personnes sont accusées d’avoir planifié l’attaque avec les terroristes, à leur fournir de faux papiers, ou encore à avoir aidé Salah Abdeslam dans sa cavale. Ils risquent pour la plupart une sentence entre 20 ans et la prison à perpétuité.