La photo du policier en cavale accusé de féminicide enfin diffusée

La photo du policier en cavale accusé de féminicide enfin diffusée

Après 13 jours de cavale, la photo du policier qui est accusé d’avoir tué sa femme a été dévoilée, alors que la police lance un appel à témoins pour le retrouver.

Les faits reprochés

Fin janvier, le corps d’une femme de 28 ans, Amanda, a été retrouvé dans l’appartement de son compagnon dans le 19ᵉ arrondissement de Paris. Son conjoint, un policier de 29 ans, est accusé de l’avoir étranglée à mort avant de prendre la fuite. L’homme est en cavale depuis. Il s’agit du 10ᵉ féminicide de 2022.

Un appel à témoins a été publié par la police judiciaire, sur lequel il est précisé qu’Arnaud B., le policier en cavale, est en possession de son arme de service et d’un sac à dos type commando de couleur noire. L’individu étant armé, en cas de découverte, veuillez ne pas intervenir, mais à prévenir la police immédiatement. L’homme est susceptible de se déplacer dans une Peugeot 208 blanche en mauvais état, immatriculée DQ-759-HN. 

Le suspect est inscrit au fichier des personnes recherchées, accessible par tous les gendarmes, policiers et douaniers, et tous les services de police ont également reçu la fiche de recherche.

Une diffusion qui a pris du temps

Selon de nombreux internautes, la diffusion de la photo du policier en cavale a pris bien trop de temps. Était-ce donc un traitement de faveur, ou simplement la procédure classique ?

Un traitement de faveur ?

La diffusion du nom et de la photo du policier du Blanc-Mesnil est une procédure très rare dans ce genre de cas. Les internautes se sont interrogés sur le temps qu’il a fallu à la police pour partager le portrait du suspect. Beaucoup se demandaient si cela était dû au fait qu’il s’agit d’un policier, et qu’il recevait un potentiel traitement de faveur. Une source proche du dossier a cependant rappelé au journal 20 Minutes : 

On traite ce dossier comme tous les autres, le fait qu’il s’agisse d’un policier ne change rien.

La procédure habituelle suivie

La source poursuit : “La décision de diffuser un appel à témoins revient au magistrat, elle se prend généralement de concert avec le service enquêteur. En l’occurrence, dans cette affaire, ils avaient jusqu’à présent jugé que ce n’était pas utile.”

En général, la diffusion du portrait d’un suspect n’est réalisée qu’en cas d’affaires de terrorisme, de disparitions de mineurs et majeurs ou pour mieux comprendre les circonstances d’un cas. Les enquêtes commencent par la surveillance des lieux fréquentés habituellement par la personne en fuite, de ses proches, susceptibles de l’héberger. Ce n’est qu’en dernier recours que l’appel à témoin est diffusé.

D’importants moyens à mettre en place

Un appel à témoin demande des dispositions importantes : “Il faut ouvrir une salle de crise. Il faut de nombreux policiers pour répondre au téléphone, recueillir les éléments communiqués, faire le tri. Et après, il faut aller effectuer des vérifications.”

De plus, un appel à témoin peut amener le risque que des individus, s’ils reconnaissent l’homme en fuite, décident d’agir eux-mêmes, au risque de se blesser, de compliquer l’enquête ou de le lyncher. De plus, l’homme est armé et perturbé psychologiquement, ce qui amène des complications à l’affaire et demande une grande précaution.