Un test salivaire pour détecter l’endométriose en quelques jours

Une grande innovation dans le domaine de la santé publique a été présentée à la presse il y a quelques jours. Il s’agit d’un test salivaire capable de diagnostiquer l’endométriose en seulement 10 jours. Un nouvel outil qui pourrait révolutionner la vie d’un grand nombre de femmes.

Un test salivaire pour détecter l'endométriose en quelques jours

L’endométriose : qu’est-ce que c’est ?

L’endométriose est une maladie touchant les femmes dans de nombreuses formes différentes : douleurs fréquentes et encore plus violentes lors des règles, troubles intestinaux, sexualité douloureuse, problèmes urinaires, grande fatigue, risque d’infertilité… Les difficultés sont nombreuses et parfois handicapantes pour les femmes qui en souffrent. D’autant plus que la maladie est toujours assez méconnue. La liste des effets secondaires causés par l’endométriose n’est pas encore définie, toutes les femmes sont touchées différemment ou presque.

L’endométriose correspond à la présence d’un tissu semblable à l’endomètre (présent dans les parois internes utérines) à des endroits du corps où il ne devrait pas être tels que les ovaires, le rectum, la vessie ou encore le vagin. Ce tissu ne peut pas être évacué naturellement et s’épaissit donc jusqu’à créer des inflammations, des kystes ou des saignements. Le fonctionnement et la cause de la maladie restent inconnus de nos jours.

La fin de telles complications ?

Emmanuel Macron annonçait début janvier le lancement d’un plan de lutte contre l’endométriose, qu’il qualifiait comme un “problème de société”. Il promettait alors plus de recherches, une meilleure prise en charge et une plus grande sensibilisation du personnel médical et du grand public. Un premier pas vers cette amélioration semble aujourd’hui se profiler à l’horizon.

Un test salivaire pour diagnostiquer la maladie

La société lyonnaise Ziwig a présenté cette nouvelle invention. La start-up, spécialisée dans l’intelligence artificielle et le séquençage des ARN humains, a mis au point ce nouvel outil au cours d’un partenariat public-privé. Des ingénieurs de l’entreprise et des médecins experts de la pathologie se sont alliés pour créer un test qui a pour l’instant été testé dans six hôpitaux publics français. Sur les 200 femmes testées, la fiabilité était presque égale à 100 %. Le chef du service gynécologique du CHU de Lyon et président de la commission endométriose du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, François Golfier, explique :

Ce test permettra d’identifier 96 % des patientes atteintes d’endométriose, quelle que soit sa gravité.

Une révolution pour les femmes

Le test salivaire permettrait d’avoir le diagnostic en une dizaine de jours seulement. Cela marque donc un changement majeur, alors que le diagnostic prend aujourd’hui en moyenne sept à huit ans.

Le président de la start-up, Yahya El Mir, explique à France Inter : “La salive, c’est un fluide magnifique, formidable, qui contient énormément d’informations. Ces informations sont préservées et extrêmement stables. C’est ça que nous allons récupérer grâce à des machines de nouvelle génération qu’on appelle des séquenceurs. On regarde exactement 105 biomarqueurs parce que l’endométriose est une maladie complexe. Il nous faut tous ces biomarqueurs pour avoir une certitude de diagnostic.”

Aujourd’hui, les examens pour diagnostiquer l’endométriose sont lourds : échographie, IRM, cœlioscopie… L’association EnDOmind qui lutte pour la reconnaissance de l’endométriose estime qu’il faut “sept consultations, quatre IRM et trois échographies, en plus d’une intervention chirurgicale, pour que le diagnostic soit posé”.

Le test n’est pas encore disponible à la vente, la Haute Autorité de Santé doit encore donner son aval pour qu’il soit remboursé par la Sécurité sociale. Le prix n’a pas encore été fixé.