Un policier insulte une victime d’agression sexuelle, Darmanin demande sa révocation

Un enregistrement choquant

C’est un enregistrement glaçant qui a fait le tour des réseaux sociaux hier, et qui a choqué les internautes. Une femme qui dénonçait une agression sexuelle auprès de la police de Paris est reçue par un fonctionnaire qui a été irrespectueux à son égard.

Un message involontaire sur le répondeur de la victime

Une jeune femme de 34 portait plainte dans la nuit du 4 au 5 février, pour “agression sexuelle en état d’ivresse”. Elle s’est rendue dans le commissariat des 5ᵉ et 6ᵉ arrondissement de Paris, comme l’explique Mediapart. Cependant, ces derniers ont également révélé que le policier que la victime avait eu au téléphone a laissé un message, lui demandant de venir compléter sa plainte. Par erreur, pensant avoir raccroché, il “plaisante” avec ses collègues sur son répondeur. On l’entend insulter la plaignante maintes fois de “grosse pute” ou de “sale pute”. 

Une enquête ouverte

Une fois cette affaire révélée, une enquête a été ouverte pour “injures non publiques”. Le parquet de Paris précise que le policier encoure une peine de 1 500 euros d’amende pour son comportement. Le préfet de police Didier Lallement a saisi l’Inspection Générale de la Police Nationale, connue comme la “police des polices”, pour réaliser une enquête, jugeant des “propos inadmissibles”. Le préfet a demandé “des explications écrites ont été demandées au fonctionnaire”. La plaignante quant à elle, espère que son histoire n’en restera pas là.

Le ministre de l’Intérieur demande la révocation du policier

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, souhaite la révocation du policier. Il l’a annoncé mercredi 16 février, estimant que “Ce monsieur n’a plus sa place dans la police nationale. » Il déclara ensuite au micro d’Europe 1 :

Ce policier a sali non seulement toutes les femmes qui essayent de déposer plainte […] mais il a sali, il a craché sur l’uniforme de la République de ses 250 000 autres collègues policiers et gendarmes.

Il a tenu à rappeler qu’il n’était pas le seul décisionnaire, des recours juridictionnels sont obligatoires.

De très nombreuses critiques

Les réseaux sociaux se sont enflammés après la publication de l’enregistrement. Les associations féministes et de nombreux internautes ont dénoncé un comportement “inadmissible” de la part des forces de l’ordre. La mauvaise prise en charge par la police des victimes de violences sexuelles est souvent évoquée.

L’association Nous Toutes a publié un tweet, pour dénoncer la violence de cette situation : “Comment une instruction judiciaire concernant des violences sexistes et sexuelles peut-elle être menée correctement si des policiers chargés de prendre les plaintes sont eux-mêmes violents avec les victimes ?! @GDarmanin Non, cela ne va pas bien se passer. […] Soutien à la victime. Soutien à toutes les victimes. Vous n’êtes pas seules, on vous croit.”

Après la diffusion de l’enregistrement par Mediapart, le préfet a réclamé la suspension du policier.