Bordeaux : Les habitants en colère contre la ville

Le commissariat de la ville de Bordeaux accueille actuellement des étrangers en attente d’expulsion du pays. La ville a pour projet de construire un centre de rétention pour ces personnes en situation irrégulière. Les habitants s’y opposent, et le font savoir.

Bordeaux : Les habitants en colère contre la ville

Des tensions compréhensibles

Une colère noire envahit les habitants de Pessac, qui viennent d’apprendre qu’un centre de rétention va voir le jour dans la ville d’ici à 2024.

Une nouvelle inattendue

À Pessac, les habitants ont été surpris de découvrir qu’un centre de rétention allait s’installer dans le quartier du Monteil. Pour 2024, un bâtiment flambant neuf sera dédié à l’accueil des étrangers en situation irrégulière. Le coût de la structure et de son équipement est estimé à 20 millions d’euros. Une somme vue comme bien trop importante d’après les citoyens de la commune proche de Bordeaux.

Environ 140 étrangers seront logés dans ce bâtiment, en attendant la procédure d’éloignement. Actuellement dans les sous-sols du commissariat de Bordeaux, le CRA n’est pas bien situé. L’endroit n’est pas adapté pour la centaine de personnes placées. La rétention peut durer jusqu’à 90 jours.

Une opposition de taille

Le projet n’est pas réalisé sans réflexion, la structure sera complète et nécessitera de longs travaux. Un grand parking accompagnera le bâtiment, qui sera lui-même imposant. Un plan mal vu par les riverains, qui ne souhaitent pas que leur quartier subisse l’arrivée d’un tel projet. La situation ne risque pas de s’arranger, les conflits entre la ville et ses habitants ne font que commencer.

La mobilisation des habitants a été immédiate, des manifestations ont déjà eu lieu. Les citoyens n’ont pas l’intention d’en rester là et désirent changer le sort réservé à leur quartier.

Le quartier du Monteil c’est 6.000 habitants, dont 3.000 rien que sur ce secteur, prévient Jean-Claude Juzan, président du comité de défense et des fêtes des quartiers du Monteil. Et la mobilisation est très forte

En 2020, la ville a tenté de proposer un lieu différent pour implanter le bâtiment, sans succès. Désormais, le projet est en route et devra faire face à la colère que ressentent les citoyens de Pessac.

De longues discussions

Le maire soutient le projet tout en comprenant la colère des habitants. Des entrevues sont planifiées pour discuter de ce sujet, et potentiellement relocaliser le CRA.

Nous avons rendez-vous vendredi en préfecture à ce sujet. Je pense qu’il existe encore une possibilité pour un autre lieu. On doit trouver une autre solution, ce n’est pas acceptable à cet endroit

La préfecture a bien confirmé qu’un rendez-vous est prévu. Toutefois, l’idée d’un changement d’endroit n’a pas du tout été évoqué. Le sort de la nouvelle structure semble d’ores et déjà scellé.

La préfète recevra ce vendredi une délégation de riverains et leur proposera de poser dans le dialogue les questions qu’ils souhaitent. Les questions d’insertion urbaine, de végétalisation, de maintien du caractère apaisé du quartier seront certainement abordées et conduiront à des approfondissements du projet