Marseille : Le projet de salle de shoot encore retardé

Marseille est une ville où le problème de la drogue est assez conséquent. Pourtant, si deux salles de shoot ont déjà ouvert en France, celle de Marseille n’a toujours pas trouvé de local pour s’installer.

Marseille : Le projet de salle de shoot encore retardé

La salle de shoot toujours prévue, mais encore décalée

Depuis plusieurs mois, la ville de Marseille et l’association Mars Say Yeah collaborent pour instaurer leur projet de salle de shoot dans la ville marseillaise. La présidente de l’association l’explique :

Marseille est une ville marquée par la question de la drogue. On doit être audacieux et avoir des réponses qui marchent.

Aucun local convaincant

Le local devait ouvrir avant la fin de l’année 2021, mais, près de deux mois après, aucun site n’a encore été trouvé. La mairie reste confiante, expliquant que les démarches sont en cours et que cette salle de shoot est une vraie volonté de la municipalité pour aider à ce problème. Quelques lieux ont été visités, néanmoins le cahier des charges du lieu est contraignant. Le local doit être grand, éloigné des écoles, en intérieur, mais pas au rez-de-chaussée… De plus, il est nécessaire, pour la ville et pour l’association, qu’il se trouve évidemment dans un secteur où la consommation de drogue est élevée. L’adjointe à la santé Michèle Rubirola précise ainsi : “Il sera dans le centre-ville, soit dans le 1ᵉʳ, 2ᵉ, 4ᵉ, 5ᵉ ou 6ᵉ.” Il faut également que le lieu soit accessible en transport. 

Tant de critères à prendre en compte qui ne facilitent pas la trouvaille de la perle rare.

Qu’est-ce que les salles de shoot ?

Peut-être vous interrogez-vous sur l’intérêt ou l’utilité d’une salle de shoot ? Il s’agit de structures de “réduction des risques encadrées par du personnel permettant aux usagers de drogues de les consommer dans des conditions plus sûres, par injection ou par inhalation” comme l’explique l’Inserm. Certains pays européens en sont dotés depuis de plus de trente ans. On compte 80 salles, ouvertes dans neuf pays différents.

Deux salles ont été ouvertes en 2016, pour tester ce concept de salles en France, à Paris et Strasbourg. Cette expérimentation a été réalisée dans le cadre de la loi du 26 janvier 2016, pour moderniser le système de santé du pays.

Un service pour aider des personnes malades

Comme le rappelle Béatrice Istambul, la présidente de l’association, il s’agit d’un “service pour des personnes qui sont malades”. En mai 2021, l’Inserm expliquait dans leur rapport que la situation des salles de shoot présentes en France avaient semblé encourageantes. Les personnes droguées étaient en meilleure santé, ces dispositifs réduisant évidemment les risques d’overdose, d’injection à risque ou encore les injections dans l’espace publique.

Béatrice Istambul a tout de même peur de la réaction des Marseillais face à une telle structure. Elle précise : “Ils doivent être rassurés, les personnes qui consomment de la drogue seront justement prises en charge par le biais de cette salle de shoot.”

Un budget d’un million d’euros a été alloué par l’État, pour la réussite de ce projet.