Une proposition mirifique refusée
Un fonds de pension a proposé au propriétaire du camping de luxe “Le Brasilia” 40 millions d’euros pour racheter le lieu, situé à Canet-en-Roussillon dans les Pyrénées-Orientales. Une offre exceptionnelle, que le gérant des lieux a tout de même refusé.
Un camping idéal en tout point
Le Brasilia est très intéressant et était estimé à près de 100 millions d’euros selon la revue Capital. Cela est dû à sa localisation, le camping étant idéalement situé le long de la plage. Il compte 700 emplacements, dont 300 hébergements. Le camping est classé 5 étoiles, les avis sont excellents et les lieux promettent de superbes vacances au soleil, entre piscine et plage. Plusieurs fonds de pension ont fait des offres à Roger. Pourtant, peu importe le prix avancé, cette idée de vendre ne plaisait pas à l’homme, qui était tout de même inquiet pour la suite. Il souhaitait que l’âme du camping demeure, tout en faisait une bonne action.
Another warm sunny day at camping Le Brasilia. pic.twitter.com/GcSbOr0weL
— MB (@mark15365) September 23, 2021
Pas d’héritier direct
L’établissement, géré par le septuagénaire depuis 45 ans, compte environ 150 salariés. L’homme n’a pas d’héritier direct, pas de frère et sœur ou d’enfants. Alors, plutôt que de faire le choix de vendre les lieux, il a décidé de le céder à une fondation :
C’était de ma responsabilité puisque je n’avais pas d’héritier, je devais prévoir l’avenir. […] J’avais des propositions très alléchantes de fonds de pension avec des offres qui dépassaient ce qui était acceptable. On m’a proposé 40 millions d’euros, j’ai dit non.
La fondation créée devrait en même temps aider les enfants défavorisés, notamment à partir en vacances, mais également encourager et aider à la protection du littoral et du patrimoine des Pyrénées-Orientales, au sud de la région Occitanie. Roger Pla désire par ailleurs instaurer une bourse pour accompagner les jeunes créateurs d’entreprise du territoire.
Désormais ravi de sa décision
L’homme précise qu’il n’a pas besoin d’argent pour embellir sa vie actuelle, qui lui semble déjà bien plus que correcte. Il témoigne ainsi : “J’ai 73 ans, mon quotidien est largement satisfait. Et à mon âge, je n’ai pas envie d’acheter des yachts ou un château en Espagne. Ma fortune est déjà acquise puisque j’ai ce qu’il faut pour manger tous les jours et cette garantie, je l’ai jusqu’à ma mort.”
De plus, s’il a songé à céder le camping à ses collaborateurs, les droits de succession étaient bien trop élevés. Dans les cas d’un héritage indirect, comme ç’aurait été le cas ici, après un décès, 60 % des revenus doivent aller à l’État.
Après la création de sa fondation “Famille Pla” auprès de la préfecture, Roger s’est dit apaisé : “Je me suis senti libéré d’une charge et d’un poids. À mon décès, on aura déjà fait un bout de chemin et j’espère que ce chemin sera encore long après moi.” Les habitués du Brasilia et de son propriétaire ne seront pas étonnés par la gentillesse de Roger, même dans cette décision.